JD Xi Roland | Notre test & avis
A travers sa gamme JD, la marque Roland signait sa grande reprise de la synthèse sonore analogique, alors délaissée par la marque depuis un certain temps. Le clavier JD Xi Roland présenté pour la première fois au NAMM 2015 est compact, puissant et à un tarif abordable. Au-delà de l’aspect gadget qu’on lui trouve de prime abord, il renferme de quoi nous étonner. On fait le point sur ce synthé « crossover » numérique analogique.

VUE D’ENSEMBLE
Modèle : JD-Xi
Type d’instrument : Piano synthétiseur analogique et numérique
Nombre de touches : 37
Dimensions : 57,5 x 24,5 x 8,5 cm
Poids : 2,2 kg
Connectiques : Jack casque 6,3mm / Stéréo Input / Stéréo Output / MIDI In et Out / USB MIDI 2.0 / Alimentation / Micro IN : XLR
Standalone : oui
Date de sortie : 2015
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Le JD Xi ROLAND EN UN MOT
Le JD Xi est une espèce rare. C’est un crossover entre numérique et analogique, c’est-à-dire qu’on a des synthés de chaque type. Ce piano synthétiseur aux allures de jouet cache bien son jeu, et cela s’entend sur la qualité des sons impressionnante.
Ses moteurs numériques et ses drum kits sont d’excellente qualité, ce qui tranche avec l’aspect plastique du synthe.
Côté synthétiseurs numériques (x2), entre les nappes musicales feutrées et les harmonies développées, il y a de quoi faire. Les sonorités rappellent directement, le FA08 et le FA 06.
Concernant la partie drum, elle contient une abondance de sons directement inspirés des modèles TR. Des kits plus jazz et acoustiques sont également disponibles à l’intérieur.
Enfin, le synthé analogique dispose d’un filtre comme on aime, et avec de bonnes basses. Les synthés numériques semblent avoir une meilleur dynamique mais on dispose quand même de quoi travailler de belles textures en analogique.
Le vocodeur avec son micro fourni est le petit bonus de l’ensemble, avec un ensemble de fonctions bien ludiques.
Sur le principe, il y a 4 parties indépendantes sur l’appareil (aucune ne touche ou ne modifie l’autre):
- 2 synthétiseurs numériques (avec leurs filtres et effets numériques)
- 1 synthétiseur analogique (avec son filtre et ses effets analogiques)
- 1 kit de drum
Avec cela on construit et on sauvegarde des programmes. Un programme c’est un enregistrement de:
- Les 4 parties
- Un arpégiateur
- Les effets
- La pattern du séquenceur.
Au total on stocke 512 programmes, donc plein de place pour la mémoire.
Le synthé analogique est monophonique une voix, et les 3 autres parties totalisent une polyphonie 128 voix.
Le JD-Xi est conçu pour être simple et chacun y trouvera son compte : facile pour les débutants, et une boîte à idées intuitive pour les confirmés.
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INTERFACE DU JD Xi ROLAND


Un des principaux défauts de ce clavier, c’est sa façade en plastique brillante qui salit vite. Les indications rouges sur noir sont parfois peu lisibles pour certaines personnes, même si généralement quand on connaît le synthé, on ne regarde même plus les boutons.
Son format très compact 58 x 25 permet de faire rentrer 37 mini-touches qui répondent à la vélocité sur un clavier qui parcourt 3 octaves. 3 octaves, c’est certes peu, surtout pour des mélodies complexes et des accords étendus, mais cela reste bien pratique. Le but de Roland ici n’est pas de produire un piano de scène pour virtuose.
L’écran est petit (2 rangées de 16 caractères), ce qui est suffisant pour les réglages simples, mais qui peut devenir plus embêtant pour aller chercher des options plus poussées.
Coté séquences, elles sont instinctives et rapides à programmer, même si les possibilités de jeu ne sont pas illimitées.
Tous les contrôles tombent bien sous la main, et les potentiomètres sont agréables et solides pour tous les effets. On note deux molettes sur la gauche du clavier pour le Pitch et la Modulation.
Les commandes classiques d’enveloppe ADSR (Attack Delay Sustain Release), sont ici transformées en une seule commande qui gère la totalité. Le résultat est bon, mais quand on rentre dans le détail, ce n’est pas aussi précis que des commandes séparées, obligé de faire quelques concessions.
En résumé, l’ergonomie est très bonne pour tout ce qui est basique, même si en approfondissant cela peut devenir compliqué avec le mini-écran. L’idée principale de Roland, c’est un clavier facile d’accès qui permet de coucher des idées rapidement.
LE TOUR DES FONCTIONNALITES
Avant de faire le point sur ses fonctionnalités principales, nous vous proposons d’écouter les sonorités du JD Xi Roland ci-dessous :
_Un synthé analogique
La partie la plus attendue de ce synthé, c’est bien sûr le grand retour de l’analogique chez Roland. L’oscillateur permet de choisir entre des formes d’ondes sonores basiques Dent de Scie / Carrées / Triangle. Il est monophonique ce qui lui confère un aspect vintage. Les basses produites sont bien profondes et il y a de l’éclat dans les aigus. On peut lui rajouter des octaves pour enrichir le son dans les subs (1 en dessous ou 2 en dessous).
_Deux synthés numériques
Roland comprend 2 pistes pour le synthétiseur numérique polyphonique, et c’est la grande surprise de ce modèle. De prime abord, le son est de superbe qualité, ce qui contraste avec l’impression de gadget du clavier, très bon point. Les nappes sont planantes comme un monophonique, les attaques sont pêchues, et pas d’instrument acoustique de mauvaise qualité dans les samples. Les moteurs numériques de ce JD Xi semblent de meilleure qualité que la partie analogique, même s’il peut y avoir débat.
_Une boîte à rythme
L’autre bonne surprise c’est son Drum kit pléthorique. Directement inspiré des boîtes à rythmes TR de chez Roland, ce dernier est bien vitaminé et offre des sonorités variées avec une partie contemporaine et une autre typée années 80. On y trouve 33 kits presets avec chacun 26 instruments. Ajoutez à cela l’abondance des filtres et effets paramétrables pour chaque instrument, et vous obtenez un nombre de possibilités énorme pour composer. En réalité, cela fait même beaucoup et le menu est assez peu maniable pour arriver à ses fins dans ce niveau de détail. Mais ça ne fait rien, les sons d’origine sont très bons tels quels et on ne sert généralement que des réglages principaux.
_Un pattern séquenceur
Pour la composition des séquences, pas besoin de menu, c’est directement dans les 16 pas du séquenceur. En résulte une utilisation intuitive et facile. Le séquenceur peut être utilisé sur chacune des 4 parties, avec des motifs de 1 à 4 mesures. Cette rapidité est un gros avantage pour la créativité, néanmoins ses fonctionnalités ne sont pas aussi poussées que celles d’un Korg Minilogue XD par exemple.
_Les eFFETS
Un module d’effet dédié sur le cadran haut à gauche du clavier permet de garnir les sons des synthés et des drum kits. Les 4 potentiomètres contrôlent les paramètres suivants :
- EFFECT 1 : Distorsion, Fuzz, Compresseur ou Bit Crusher
- EFFECT 2 : Flanger, Phaser, Ring Mod ou Slicer
- DELAY : Général
- REVERB : Général

Le point très positif est l’absence de Stepping (effets en marche d’escalier) lorsqu’on a créé une automation sur la piste en cours.
_Le vocoder
C’est une des fonctions les plus amusantes du JD-Xi Roland. Le micro col de cygne fourni avec se fixe en haut à gauche via XLR, et l’utilisation est immédiate. Les fonctions Autotune et Autopitch permettent de recaler automatiquement votre voix à la note juste la plus proche. Des effets de modulation comme une voix beaucoup plus grave (type voix floutée de reportage d’investigation sur TF1…) ou voix très aigue.
Evidemment le vocodeur permet aussi de jouer du clavier avec sa voix : on chante et la voix devient les accords que l’on plaque sur le clavier. Cette fonction est très « fun », et l’articulation est plutôt bien rendue.
_Le LFO
Autre fonction très sympa, ce LFO numérique (qui reste numérique même appliqué au synthé analogique). Ce dernier s’applique sur le PITCH, le FILTRE et le VOLUME, avec différents modes de synchronisation (Clock ou MIDI). Il permet beaucoup de contrôle avec un seul potentiomètre, parfait pour rajouter des éléments rythmiques de synthé dans un morceau.
VOIR LA DISPO
COMMENT L’UTILISER ?
Grosso modo, le principe c’est de trouver des sons intéressants pour chacune des 4 parties, de les jouer, de les enregistrer dans la séquence, et de jouer avec (effets/ vocoder) avant de sauvegarder le tout dans un programme. Pour démarrer, il suffit de le brancher au courant et de brancher un casque ou des haut-parleurs.
Rentrons un peu plus dans le détail, mais d’abord on vous propose une mise en bouche avec une vidéo de Dorian Concept qui s’est prêté au jeu avec le Roland JD-Xi, et ça envoie !
Pour trouver des sons intéressants, il faut chercher. D’abord avec le synthétiseur analogique : c’est comme en cuisine, partir d’une forme d’onde de base et la modifier jusqu’à atteindre la texture souhaitée (à l’aide des effets, du LFO et la modulation etc..). One fois obtenue, battez les blancs en neige et… non, ok. Reprenons, pour inclure une mélodie dans la séquence, deux choix : soit vous enregistrez directement en jouant du clavier, soit vous programmez chaque pas du séquenceur un à un, avec la note de votre choix.
Pour les 2 synthés numériques, c’est exactement pareil. A ceci près que le choix des sons se fait dans la banque de sons et que l’on peut user de polyphonie.
Il en est de même avec le drum kit, pour créer des beats, soit vous jouez directement les percussions sur le clavier, soit vous les programmez sur le séquenceur en mode boîte à rythmes.
Une fois les sons enregistrés sur chaque partie, on se met en mode lecture, et on joue avec les parties. La fonction mute rend muet la partie de votre choix, les effets permettent de jouer avec divers paramètres sur vos synthés ou vos drums et sont enregistrables (automatisables). Par-dessus la mélodie vient se greffer un arpégiateur pour agrémenter l’ensemble : on choisit la partie à arpéger et ça déroule, pratique.
Si l’ensemble nous plaît, on l’enregistre en tant que programme, et cela sauvegardera à la fois les synthés trouvés, les effets, mais aussi la séquence créée et l’arpégiateur.
Enfin, ce clavier peut être utilisé comme une interface MIDI sur un logiciel de MAO ou DAW, en le branchant via port USB MIDI. Vous pouvez donc contrôler et éditer vos instruments virtuels (VST) directement à l’aide du JD-Xi et bénéficier de son interface simple et de son mini-clavier facile à jouer pour l’utiliser dans Ableton Live, Logic ou FL Studio par exemple.
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A QUI S’ADRESSE LE JD Xi ROLAND ?
Comme on l’a vu, ce clavier rassemble 3 synthés en un, ainsi qu’une boîte à rythme et un séquenceur couteau suisse. Les sons dont il dispose sont d’excellente qualité et ses fonctions sont intéressantes même s’il est difficile de les pousser (pour des questions d’ergonomie notamment). Partant de ce constat, ce clavier s’adresse à tout le monde mais pas pour les mêmes raisons.
Le débutant y trouvera un excellent moyen de démarrer avec peu de compétences sur un clavier multifonction qui permet rapidement de se faire plaisir (mention spéciale pour le vocoder). Autre bon point, c’est quand même un synthé analogique à un prix accessible. En comparaison le Novation Mininova intègre plus de fonctions, nous avons rédigé un article à son sujet.
Le musicien plus aguerri appréciera son côté intuitif, immédiat avec toutes les commande sous la main pour attraper des idées au vol. Les sons de synthés sont variés, pêchus et ils envoient. Il n’est certes pas le plus adapté aux solos de folie, mais c’est un outil tout-en-un idéal pour créer de la musique rapidement et sans friction !
En home-studio, on lui trouve un bon intérêt en tant que contrôleur MIDI pour produire de la musique car il est compact et ne prend pas de place dans la setup, et toutes les fonctions de base sont sous les doigts.
LES AVIS SUR LE ROLAND JD Xi
_Avis de Pro-synthé
Notre sentiment sur ce clavier synthétiseur « crossover » est globalement positif.
Il est vrai qu’au départ il a l’allure d’un jouet, son plastique brillant marque les traces de doigts et les couleurs ne sont peut-être pas idéales. Aussi, la dose de menus et d’options contenues dans ce si petit écran à défilement à tendance à rendre récalcitrant.
Sauf qu’il faut voir le JD Xi Roland comme un carnet de croquis musicaux de qualité. On a une idée, on veut jammer, on l’allume et c’est parti. En deux temps trois mouvements on crée des mélodies, des effets, on a le son de l’analogique bien typé, des synthés numériques impressionnants et un drum kit qui groove aux petits oignons. On séquence le tout, on enregistre des effets par-dessus en ajoutant du vocodeur et on y est. Le morceau ou l’esquisse de morceau est créé rapidement, simplement.
Clairement si l’on veut s’amuser à tout paramétrer, Roland a prévu une tonne d’options, mais cela ne semble pas être le but.
Il est compact et léger, donc transportable facilement pour le live ou l’amener chez les copains.

Pour nous c’est un outil tout-en-un qui remplit pleinement sa fonction première, à savoir créer un morceau sans friction avec des synthés puissants, et la gamme d’effets dont on a besoin.
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_Avis des utilisateurs
Nous avons sélectionné des avis d’utilisateurs du JD Xi en guide de retour d’expérience.



POUR CONCLURE
Pour son come-back dans l’analogique, Roland signe ici un clavier versatile qui trouvera sa place chez la plupart des gens qui composent de la musique électronique. Rapide, efficace, sons de qualité, on peut s’amuser avec un bon moment sans voir le temps passer. Le tout pour un prix annoncé autour des 500€, ce qui est clairement en phase avec l’ensemble des possibilités qu’il propose.